La réconciliation
CONSTATS
Plusieurs années après la crise post-électorale, le constat est que le processus de réconciliation nationale est dans l’impasse. Les ivoiriens se regardent toujours en chien de faïence et la belligérance politique se poursuit. Elle se traduit par :
A- AU PLAN SOCIAL
- Le maintien en détention de centaines de prisonniers politiques,
- Des arrestations arbitraires quotidiennes, des détentions illégales et abusives
- La contrainte à l’exil de centaines de milliers d’ivoiriens,
- La confiscation des biens privés et des domiciles de militants de l’opposition,
- Le gel des avoirs et des comptes bancaires des responsables de l’opposition.
- Des disparités sociales criardes qui continuent d’exacerber des tensions souterraines entre les différentes populations.
- Des tensions souterraines entre les différentes populations
- Une justice partiale
B- AU PLAN POLITIQUE ET ECONOMIQUE
- Le musèlement de l’opposition
- Une absence de volonté manifeste de réformes institutionnelles
- Une disproportion dans le traitement de l’information
- Partage inégales des ressources et des richesses au niveau national
- L’exacerbation de la corruption
C- AU PLAN SECURITAIRE
- Prolifération des armes et des bandes armées
- Recrudescence de la criminalité urbaine et juvénile (phénomène des microbes)
- Conflits de compétences entre les différentes forces de l’ordre (police, gendarmerie armée)
- Absence d’une politique sécuritaire spécifique aux pays sortant d’une crise armée
- Désorganisation dans le système de commandement de l’armée
- Frustration des ex FANCI
PROPOSITIONS
Reconnaître une vérité n’est pas chose aisée ; approcher la vérité est un cheminement souvent douloureux, surtout s’il invite une victime à revenir sur des faits que commençait à recouvrir le voile de l’oubli, et presque toujours lorsqu’il remet en cause des dogmes ou des pratiques établies. La réconciliation signifie que nous devons pardonner et espérer le pardon. Mais nous devons reconnaître nos dettes. Examinons les comptes du passé et cherchons un équilibre. Équilibrons les comptes et refermons-en le livre. La réconciliation fait l’objet de politiques et de stratégies dont les principaux vecteurs ont pour nom « commissions », « conseils » et « tribunaux ».
A- AU PLAN SOCIAL
- Mise d’une commission permanente d’écoute et d’enquête sur les plaintes et les demandes de réparations formulées.
- Mise en place d’une commission Vérité et Réconciliation chargée d’établir la vérité sur les crimes perpétrés.
- Mise sur pied de mécanismes pour écouter les victimes et leur rendre justice en procédant à la réparation des dommages subis.
- Mise en place d’une commission de dialogue nationale inclusif afin d’assurer à la nation de véritables moyens de réconciliation
- Mise en place d’un programme de retour et de pris en charge des exilés
- Encourager l’implication des médias publics dans le processus de réconciliation nationale soutenu par un engagement politique véritable
- La promotion du genre dans les instances de prise de décision. Les femmes comme égales partenaires dans le processus de paix et de réconciliation,
- Elaboration d’une déclaration de réconciliation approuvée et signée par tous les acteurs majeurs de la vie de la nation : politiques, syndicats, clergé, société civile etc
B- AU PLAN POLITIQUE ET ECONOMIQUE
- Adoption d’une loi qui permettant de définir clairement le statut des victimes et les procédures de prise en charge dans un processus juste et non discriminatoires
- Neutralité du gouvernement dans la mise en place du processus de réconciliation
- Impartialité de la justice
- Mise en place d’un système d’indemnisation permettant une resocialisation des victimes les plus vulnérables
- Consolidation de l’Etat de droit
- Renforcement de la légitimité des institutions
- La participation des acteurs de la société civile à l’élaboration des politiques publiques
- Le renforcement de l’intégrité territoriale
C- AU PLAN SECURITAIRE
- Mise en place d’une stratégie nationale permettant de créer un environnement propice à la consolidation de la confiance entre les composantes des appareils de sécurité et de défense nationale
- Finalisation du processus DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion)
- Instauration d’un système de sécurité efficace et professionnel capable d’assurer sans discrimination et dans l’absolu respect des droits de l’homme l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire